Le policier Rufus Baudenuit se trouve confronté à des meurtres peu banals, un corps nu retrouvé sur un terrain vague, puis un deuxième, avec la particularité d'avoir la main droite déchiquetée. Un type se tire une balle en pleine tête au milieu d'une galerie marchande. Il s'avère que ces faits divers ont un point commun et le policier comprend qu'il devra mener rapidement son enquête s'il ne veut pas voir s'allonger la liste des cadavres. Les auteurs abordent ce thriller en nous narrant, tour à tour, le vécu de tous les protagonistes et l'on avance ainsi dans le récit en reconstituant ce machiavélique puzzle. J'avoue que l'on entre de plain-pied dans cette histoire et que l'on est impatient de connaître la suite ; quoique hésitant à tourner les pages, de peur de ce que l'on va y découvrir. Palpitant de bout en bout et sans profusion de passages  sanguinolents, car le suspens repose surtout sur la tension psychologique. C'est un thriller atypique qui m'a réjoui de ce que l'on peut lire habituellement. Et il y a deux tomes  qui suivent.

Dans ce livre, ouvert par hasard à la bibliothèque du village, j'ai pu lire une anecdote locale fort amusante. Du coup, je me suis dit qu'il devait y en avoir d'autres, et plus savoureuses... Et puis un peu de culture et connaissance sur ce peintre clunysois renommé, ça ne fait pas de mal pour son propre savoir. Il est vrai que l'on apprend sur sa région et les personnages qui l'ont animé, en lisant ce livre, mais la vie de Pierre-Paul Prud'hon ne fut pas des plus trépidantes et malgré son incroyable talent il ne fut pas vraiment reconnu à sa juste valeur. Quelquefois rébarbatif à lire, mais bon c'est une sérieuse biographie, il n'y avait en fait qu'une seule, mais bonne anecdote dans ce livre.

C'est un livre historique...Non, plutôt une biographie...Euh, en fait, un roman de cape et d'épée...Je sais, c'est une étude de moeurs sur le 17e siècle...Bon, et bien, c'est un peu tout ça pour moi. Jean Teulé s'amuse à faire un amalgame de genres, et c'est réussi. Des chapitres courts, faciles à lire tantôt graves, jubilatoires, graveleux, voir parfois scatologiques. Mais il en ressort un parfait hommage à ce marquis de Montespan, gascon cocu et entêté, qui ne suivra que son instinct. Faisant fi des avertissements, il ira défier Louis XIV pour reconquérir son épouse, pour laquelle il fera les pires sacrifices. Un roman d'amour joliment imagé, voilà ce qu'est cette oeuvre. 

Un jeune homme, Louis Antioche, jeune diplômé d'un doctorat d'histoire, va travailler pour un ornithologue suisse. Sa mission sera de suivre la migration des cigognes et de découvrir pourquoi nombre d'entre elles disparaissent. Tout semble compromis quand est découvert mort dans un nid de cigogne, Max Böhm, le vieil ornithologue ; celui-ci a fait une crise cardiaque, mais l'autopsie révèle une anomalie. La curiosité et une avidité de s'aérer après de longues années d'études vont pousser notre jeune héros à mener à bien son enquête. Rapidement, plusieurs intrigues vont s'entremêler et la vie de Louis sera menacée par de mystérieux tueurs. Il devra affronter le comble de l'horreur en suivant les oiseaux migrateurs pour dénouer et comprendre le mystère que cachent les cigognes. Ce livre est un excellent polar, sanguinolent, flirtant avec le gore ; le suspens est omniprésent et bien entretenu bien que j'ai trouvé la dernière partie un peu tirée par les cheveux et des personnages parfois trop caricaturaux. 

Un journaliste, obstiné et très fouille-m...., est prêt à tout pour achever l'enquête de sa vie et démasquer le gourou d'une secte qu'il exècre depuis sa jeunesse. Sous couvert d'un reportage, il s'introduit sur l'ile où vivent les derniers, et plus fidèles membres de l'organisation. C'est au large des cotes de pig island qu'un vidéaste amateur a filmé par hasard, une créature ressemblant au diable, alimentant les plus terribles délires des riverains. C'est depuis l'ile, également, que viennent s'échouer des carcasses de porcs putréfiées. En voulant faire la lumière sur ces faits, notre journaliste va se bruler aux ténébreuses profondeurs de l'enfer.
C'est un roman écrit simplement, ou se succèdent de cours chapitres nerveux et rythmés. Je ne m'y suis pas ennuyé du tout et bien que la fin soit prévisible, elle n'en reste pas moins palpitante.

Suite à un drame, un avocat new-yorkais (un énième comme bien souvent dans les romans outre Atlantique) se retrouve au plus bas. Il perd son emploi, sa femme le quitte, le séparant de son garçon. Alors au plus bas, il trouve un peu de réconfort dans un restaurant : le havana room. Il est séduit par le cadre et la belle gérante de l'établissement. Mais, ce qui l'intrigue le plus, est la mystérieuse salle en sous-sol, dont la porte ne s'ouvre que pour certains initiés. Pour y avoir accès, il accepte de prêter ses compétences d'avocat pour finaliser, trop rapidement à son gout, une transaction immobilière. Il ne sait pas alors qu'il vient de mettre le pas dans un engrenage infernal. Il devra payer, et très cher, de sa personne pour s'en extirper.
Un roman qui tient, à peu de chose près, la route. Je ne l'ai pas franchement trouvé original, malgré quelques passages savoureux notamment un cours de cuisine pour gourmet de l'extrême, ou bien suicidaire. Je suis resté un peu sur ma faim tout de même.

Une jolie nouvelle sur l'histoire d'un amour impossible. Avec un style très simple, voire épuré, Stefan Zweig réussit le tour de force de faire ressentir avec subtilité les émois des personnages. Même lorsqu'il décrit l'ambiance et les décors de ses chapitres, ce n'est que pour mieux servir la complexité des sentiments amoureux de ses amants maudits par le temps. Ce livre se lit d'une traite, et pour les germanophones, l'éditeur a eu la bonne idée de faire suivre la version originale.

C'est une incroyable librairie, l'espace y est utilisé au maximum, aucune étagère, seulement un couloir prenant forme au milieu de murs de livres. Dé-li-rant, un espace comme on ne peut l'imaginer qu'en rêve, ou voir dans une BD de Gaston Lagaffe. Et pourtant c'est bien 23000 livres qui s'entassent dans ce petit pied de porte du 12ème arrondissement, tout prêt de la Nation. Selon le libraire, personnage haut en couleurs, une poussière à l'égard de tout ce que la littérature française a produit. Je ne lui ai pas demandé comment il procéderait si je souhaite acheter un ouvrage se trouvant au pied d'une pile de livres, ni comment il effectue le classement de ses livres et surtout comment il les retrouve. Sa mémoire doit être édifiante peut-être ? La prochaine fois que j'y retourne je lui réserve un achat pour voir le maître des lieux à l'oeuvre et comprendre le fonctionnement d'une telle librairie.

Jane, une quinquagénaire "moderne", égoïste, vivant seule, va aller à la rencontre d'une vieille dame misérable d'un quartier populaire londonien. Les liens entre les deux femmes vont se resserrer, et peu à peu va naître une amitié entre ces deux êtres que tout oppose. Cette relation va bouleverser la vie de Jena et changer complètement son comportement allant à se surprendre elle-même. Un portrait sans complaisance sur la vieillesse et ses soucis au quotidien. Sans larmoiement et sans fausse pudeur, Doris Lessing nous décrit le combat contre les ans, d'une femme que la vie n'a pas épargnée, afin de préserver son autonomie et sa dignité. Sans vouloir entacher la qualité de ce roman, j'ai eu du mal à me glisser dans cet univers complètement féminin, je vais donc patienter et laisser filer quelques bouquins avant d'entamer le second tome des carnets de Jane somers.

Je la connais depuis peu de temps. Immédiatement le charme a opéré, une voix rare et authentique, grave légèrement éraillée ou bien haut perchée pour le plus grand plaisir de mes oreilles. Je ne me lasse pas de l'écouter. Et encore moins de la regarder : une beauté latine pleine de grâce, aux tenues colorées et fleuries. Son répertoire folklorique sud-américain fait monter la température dès les premières notes et le son de sa voix, quelques frissons parcourent mon échine, les gouttes de sueur perlent le long de mes tempes. Quelques pas de danse de la diva, et ma gorge s'assèche. Je suis fasciné par l'énergie que dégage cette femme.
Je m'arrête là, je ne vous parlerai pas des causes qu'elle défend, des combats qu'elle mène. Bien au-delà de ses compositions, par sa présence, sa façon de s'exprimer et d'être, c'est toute une culture qui nous est révélée de la plus belle des façons. Une réelle artiste-ambassadrice trop peu connue chez nous.

Voici une vidéo, n'hésitez pas à découvrir cette artiste via le web.

Encore une, pour le plaisir...